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Billet du 25.03.2008 : Peut on parler à la chine?

Ça a commencé ce matin par la voix d’un homme qu’on espérait presque plus entendre…

« Il faut que les violences cessent, surtout que la répression cesse », a donc dit Bernard Kouchner au micro d’Europe 1 ce matin. IL a ensuite ajouté « Maintenant on ne peut pas aller au Tibet, il faut que les journalistes puissent s’y rendre, l’information doit circuler ».

Ces vérités tardives interviennent dans un contexte troublé où le Tibet (et c’est heureux) occupe une place qu’il n’osait plus espérer.
Ces mots de Bernard Kouchner cependant, il faut bien se demander qui les entendra…
On sait en effet la censure chinoise fort efficace, de sorte que les occidentaux seront probablement les seuls à avoir vent des paroles de M. Kouchner.

L’intervention du ministre des affaires étrangères était cependant inévitable. Il lui appartenait de prendre position, lui dont la fonction est d’être un peu la voix de la France dans le monde au moment où chacun s’interroge sur l’opportunité d’un coup de force médiatique à l’occasion des jeux olympiques. Il n’est donc pas anodin que celui-ci ait cru devoir ajouter ce matin « Personne ne réclame, surtout pas le dalaï lama, le boycott des Jeux Olympiques »

La chine est une dictature, il fait la dénoncer, mais il faut également avoir conscience du fait que cela ne suffira pas à faire changer le régime de ce pays.
Dans ces conditions le débat sur éventuel boycott partiel ou total des jeux olympiques est légitime mais aussi insuffisant.

La véritable bataille à mener en chine, c’est celle des mentalités : car elle est la condition nécessaire à l’évolution de ce régime. Les autorités chinoises en ont d’ailleurs conscience et verrouillent ou détournent l’information tant qu’elle le peuvent.
Nombreux sont ceux qui souhaitent se servir des jeux olympiques comme tribune, les semaines à venir risquent d’être chargées.

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