Billets, grumph

En défense du sans-abrisme

L’autre jour, le grand jeu, c’était de se moquer d’Emmanuelle Cosse à la suite de ce tweet :

Après la publication de ce tweet, tout ce que la France compte de rigolards s’est mise à rivaliser d’imagination pour villipender le « mal parlisme » ou rire un bon coup sur le « fatiguisme », ou le « transport en communisme ».

Quelques journalistes ont bien tenté d’expliquer que le néologisme employé par Emmanuelle Cosse n’était pas un barbarisme :

« Le « sans-abrisme », tweeté par la ministre, jeudi, lors d’une visite du centre d’hébergement du lycée Jean-Quarré à Paris, est la traduction du terme anglais « homelessness ». Ce mot désigne le fait de vivre dans la rue, donc d’être une personne « sans-abri » ou « sans domicile fixe ». La formule est couramment employée en Suisse et en Belgique, ainsi qu’au sein des instances européennes. Il existe même un Observatoire européen du sans-abrisme. Le mot n’a toutefois pas encore fait son entrée dans les dictionnaires français. »

Mais le mal était fait. Emmanuelle Cosse s’est en un tweet bâti une image de technocrate qui pour les uns massacre la langue française et pour les autres pratique une novlangue hypocrite.

Parce que pour tous ces imbéciles, Emmanuelle Cosse aurait du employer le terme Sans Domicile Fixe, qui est approprié, puisque c’est celui que l’on utilise au quotidien.

Continuer la lecture…

grumph

Recherche carte bleue égarée

WP_20140407_20_12_24_Pro

Vous connaissez un meilleur moyen de perdre des choses que de sortir de sa routine ?

Un changement de veste, un sac à dos aux lieu et place de mon habituelle sacoche et un sac de voyage ; il ne m’en a pas fallu plus pour que j’égare ma carte bancaire au premier jour de mes récentes vacances.

J’ai pris cette bévue avec un grand agacement durant un bon quart d’heure, couru des kilomètres dans un sens puis dans l’autre à travers l’aéroport. Puis je me suis fait une raison.

A deux heures du décollage, il n’y avait rien d’autre à faire, je crois.

Continuer la lecture…

grumph, nos droits, Uncategorized

La chambre criminelle violente le code civil

En dépit de l’avalanche de nouveaux textes qui s’abat sur lui chaque année, une vie de juriste est faite de rares certitudes. 
Il sait par exemple que la responsabilité civile peut être contractuelle (c’est à dire qu’elle n’ait  de la mauvaise exécution d’un contrat) au quasi délictuelle (c’est à dire tout le reste du spectre du possible). 
Comme le voyageur sait situer le nord sur une carte, le juriste sait aussi distinguer entre 
  • les cas de responsabilité civile quasi délictuelle « pour faute » prévus par l’article 1382 du code civil selon lequel « Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. » 
  • et les cas de responsabilité « objective » – c’est à dire indépendants de toute notion de faute – qui sont limitativement prévus par la loi.