Vous connaissez un meilleur moyen de perdre des choses que de sortir de sa routine ?

Un changement de veste, un sac à dos aux lieu et place de mon habituelle sacoche et un sac de voyage ; il ne m’en a pas fallu plus pour que j’égare ma carte bancaire au premier jour de mes récentes vacances.

J’ai pris cette bévue avec un grand agacement durant un bon quart d’heure, couru des kilomètres dans un sens puis dans l’autre à travers l’aéroport. Puis je me suis fait une raison.

A deux heures du décollage, il n’y avait rien d’autre à faire, je crois.

C’est seulement arrivé à destination que j’ai formé opposition à ma carte bleue. Avant de raccrocher, l’opérateur m’a indiqué que sa remplaçante me parviendrait sous une semaine. Et tous cas avant mon retour de vacances.

Alors que je me régalais dans les hauts de Salazie, un message est venu me confirmer le départ de ma nouvelle carte en direction de ma boite aux lettres.

Si toutefois elle était parvenue jusque là, il n’y aurait rien à raconter.

Le premier jour suivant mon retour, je ne me suis pas inquiété.

Le deuxième jour, j’ai appelé ma banque et fait vérifier la réalité de l’envoi de ma nouvelle carte bleue.

Le troisième jour j’ai croisé mon facteur.

Je lui ai demandé s’il avait du courrier pour moi. Il m’a demandé qui j’étais. Évidemment.

A l’énoncé de mon nom, il a pris un air catégorique qui ne m’a pas bien plu au moment de m’annoncer qu’il était certain de ne pas avoir de courrier pour moi.

Et pourquoi donc ? Mais parce que je l’ai renvoyé monsieur !

Trois phrases plus tard, je finis par comprendre. Ma voisine du bâtiment voisin, celle dont le nom n’a qu’une lettre d’écart avec le mien a déménagé et fait suivre son courrier, ainsi que le mien.

Certains voisins vous agacent par leur présence. Cette voisine a trouvé le moyen de m’ennuyer  après son départ.

Et ma boite aux lettres peine à se remplir.