Quatre murs gris en pierre médiévale et de larges fenêtres au delà desquelles s’écoule un canal qui maintient l’allure d’une roue à aube. Elle est vraiment jolie cette salle. Au fond, il y a encore des chaises empilées, bien qu’une dizaine d’entre elles aient été disposées en demi cercle à l’autre bout.
Et sur l’une de ces dernières, tout à coté de la fenêtre du fond, j’ai le plat de la main gauche collé sur la bouche, tandis que l’autre soutient mon coude. Je suis légèrement penché en avant, ce qui rend la position plus confortable. C’est l’une de ces postures typiques que j’adopte lorsque j’écoute attentivement.
Par la fenêtre, le soleil réchauffe mon dos. Si je m’écoutais, j’irais chercher l’une de ces brioches attirantes que fait dorer le boulanger fantasque qui fait parler dans le quartier.
Sauf que je me suis laisser convaincre de participer à une formation qui doit m’occuper l’essentiel du week-end. Il s’agit d’apprendre à lutter contre le racisme à l’aide d’une approche non violente.
Ce n’est pas si nébuleux que l’on pourrait le supposer de prime abord.
Esquissé à gros traits, l’enjeu est d’apprendre à répondre à ce vieil oncle avec qui l’on est parfois amené à déjeuner. Celui qui, juste avant le fromage, sort une remarque blessante pour la moitié de la terre sous les apparences du bon sens élémentaire.