Il doit être 8h30 lorsqu’elle frappe à la porte, trois coups secs. Univoques.
Je chasse les fantômes qui peuplent le rêve qui ne s’est pas encore tout à fait dissipé et je me laisse tomber sur le côté alors que mon pied touche le froid des tommettes. J’entends grogner à ma gauche et les souvenirs reviennent, d’un coup, comme une gorgée qu’on aspire.
Dans l’ordre, la semaine passée au ski, le retour sur une autoroute interminable, les Foo Fighters à tue-tête dans les enceintes et des bagages jusque sur les genoux. Puis le retour en ville, sacs sur le dos et dans une main, une clé dans l’autre qui s’engouffre dans la serrure.
Sur le moment, je ne suis pas fâché de rentrer. En fait, j’éprouve le soulagement caractéristique de celui qui va retrouver le confort de sa routine. Si l’on part en vacance, c’est aussi pour avoir le plaisir de revenir.
Mais cette fois ça ne se passera pas de cette manière.