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2666 #Avignon #festival

dates tournée 2666

Dire que 2066 de Julien Gosselin est une pièce monumentale ne suffit pas, mais c’est déjà un début.

Il faut dire qu’on parle d’un spectacle qui se joue sur près de 12 heures.

Le metteur en Scène, Julien Gosselin a indiqué avoir cherché « quelque chose qui soit impossible ou dont la complexité [lui] paraisse au moins un temps insurmontable ».
Mais l’on aurait tort de s’arrêter à la durée du spectacle. Tout d’abord car à l’heure où beaucoup d’entre nous sont habitués à s’empiffrer de la saison entière d’une série le temps d’un week-end douze heures de fiction, ce n’est pas bien spectaculaire.

Mais surtout, parce qu’à la sortie les onze heures trente que représentent l’expérience 2066 laissent avec plein de questions que l’on emporte avec soi comme si la pièce ne s’achevait pas vraiment.

2066, c’est avant tout un dispositif sepctaculaire.

Une scène gigantesque et mouvante parfaitement adaptée à ce lieu singulier qu’est la Fabrica.

5 parties, de longueurs inégale unies par leur forme et séparée par des narrations toutes singulières.

Une musique live, dont chacun des décibels semble prêt à vous emporter par sa puissance.

Et un sujet terrible : les meurtres de femmes de Santa Teresa. Un sujet qui vous échappe un long moment durant la pièce avant de vous frapper en plein visage, comme à grands coups de marteau.

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La Main de Leila #avignon #off16

la main de leila

Bienvenue au Haram cinéma !

C’est sur ces mots que l’on rentre dans la salle où se joue la Main de Leila.

Il y a un drap suspendu à un portant. Et Samir (Kamel Isker) arrive qui ouvre la séance. Kamel Isker a un jeu espiègle et sensible et lorsqu’il renvoie la lumière, on sait dès les premières secondes que l’on va être capté par la pièce. Puis Leila arrive (Aida Asgharzadeh), et il est évident qu’il se passe quelque chose entre eux. Entre Samir et Leila l’amour ne demande qu’à surgir. Et il le fera. Entre Aida Asgarzadeh et Kamel Isker, il se passe aussi quelque chose. Il y a une énergie joyeuse dans cette pièce.
La Main de Leila est une histoire d’amour, dans laquelle on rit beaucoup.

Azize Kebouche est tour à tour redoutable lorsqu’il incarne le père de Leila et carrément poilant lorsqu’il saute d’un role à l’autre tandis qu’apparaissent les personnages de Sidi Fares, un petit village de la région d’Alger.

La Main de Leila est un portrait d’une époque, Octobre 1988, et de la jeunesse algérienne à ce moment très particulier.

Samir passe de la rébellion à la recherche du bonheur dans les bras de Leila tandis que l’un de ses amis, lui rêve d’une vie meilleure, en France. La pièce parle avec empathie et une bienveillante drôlerie des aspirations politiques des jeunes algériens à l’aube des émeutes contre le FLN.

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reverie

Dans le bus avec Hubert

rempart d’Avignon - porte Saint Lazare

Il y a quelque chose de profondément attachant chez ce chauffeur de bus.

Lorsqu’on prend les transports en commun on finit par connaitre de vue la plupart des conducteurs. Certains sont plus ou moins sympathiques,  d’autres disparaissent aussitôt de votre mémoire. Mais Hubert est vraiment différent des autres.

Certes, ils ont tous quelques chose de remarquable. Il y en a un qui déteste les usagers et ne vous parle jamais si ce n’est pour marquer son agacement. Un autre ressemble trait pour trait à George Takei, le Monsieur Sulu de Star Trek. Ça lui donne un air sympathique, qui n’a jamais été démenti par ses actes.

Mais, sans discussion possible, c’est Hubert le plus attachant.

La première chose qu’on remarque chez lui, c’est son sourire. Et rien que ça c’est étonnant. Parce qu’Hubert est vraiment gros. Il doit faire pas loin de 150 kilos. Ce n’est pas rien lorsqu’on doit passer sa journée derrière un volant qui n’est pas fait pour cela. Hubert porte son ventre comme d’autres portent un sac de courses, péniblement et parce qu’il le faut. Et dès qu’il en a l’occasion, il glisse un mot gentil aux passagers avec ce sourire qui est tout à lui.

Le danger cependant lorsqu’on a un pareil estomac, c’est qu’il peut finir par vous définir tout entier aux yeux des autres.

Parfois, Hubert se risque à parler aux passagers de sa passion de la cuisine. Lorsqu’il n’est pas à l’avant d’un bus, Hubert est chez lui derrière les fourneaux. Et son regard dérive lorsqu’il explique sa pâte à pizza de la veille ou l’odeur du gigot.

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