reverie

Le Dépoudent [Conte]

Le Dépoudent est un lieudit que se trouve en Ardèche où il m’est arrivé quelques fois d’aller me balader.

De son nom, j’ai tiré un jeu de mots assez idiot, « le dépôt des dents ».
L’esprit étant ce qu’il est, une histoire s’est formée à partir de cette blague toute bête, jusqu’à devenir un conte, qui ne se passe pas vraiment en Ardèche.

Pour vous en faciliter la lecture, je vous le poste après la cesure, et aussi en téléchargement au format .pdf.

J’espère que ça vous plaira.

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à vif, reverie

Autour d’un verre de plus [Fiction]

Lorsqu’Elle est entrée dans le bar, j’égrainais les mots de cette voix douce et calme qui seule parvient à convaincre Lucie de m’écouter. 
Et, je le sais bien, Elle ne se serait pas assise comme ça à coté de moi si je ne lui plaisait pas au moins un peu.
 
Je l’aime bien Lucie, avec tendresse et douceur. 
Cela doit faire un peu plus de dix ans qu’elle se prostitue à deux rues d’ici. 
Je ne lui ai jamais demandé par qui ces dents cassées et ces brûlures qui lui creusent le visage lui étaient arrivées de peur que soudain elle renonce à ce petit sourire qu’elle m’offre lorsqu’elle me voit passer.
Moi, en échange, je lui remplis à l’occasion ces formulaires auxquels elle refuse de comprendre quoi que ce soit. 

J’étais en train de lui rédiger une aride déclaration de changement de situation à destination de la sécurité sociale lorsqu’Elle est montée sur le tabouret voisin dans un sourire. 
 
Je devais avoir l’air d’un type bien à ce moment là.
reverie

L’autre coté

Dans son rêve, les coups s’abattent sur le bois trop fin de la porte dont les gonds, qui semblent à chacun d’entre eux un peu plus près de céder, tiennent bon.
Une main fermement posée contre le mur David lutte pour conserver son équilibre sur un pied, saisi de la conviction irraisonnée que le poser reviendrait à alerter l’autre sur le palier.
Il n’a pas de raison objective de se cacher ainsi.
Pourtant, à l’instant cela semble la seule chose à faire : le monde autour s’est rétréci au point de devenir douloureux.
 
Le temps, pervers, a choisit à l’inverse de se détendre, David pourrait compter chaque seconde, s’il n’était si occupé à retenir la moindre respiration de crainte de se trahir.
Mais les minutes s’égrènent bien plus surement de l’autre coté de la porte.
Cela est si vrai qu’enfin, l’importun s’est lassé. Il lance un juron alors que ses pas marquent chacune des marches qui le séparent de la sortie.