Ouf. Je viens de finir l’écriture d’une nouvelle et je ne résiste pas à l’envie de la partager avec vous.
Il faut dire que je me suis sacrément amusé à l’étire, et avant cela à l’imaginer.
Je me souviens précisément à quel moment l’idée de cette histoire à commencé à germer. C’était il y a plusieurs mois, sur le site de Moeity.
Ceux d’entre vous qui ont cliqué sur le lien ne reviendront probablement pas lire la suite de cet article.
On peut se perdre à explorer les moindres détails de cette image… C’est en tous cas ce qui m’est arrivé. Après avoir fermé mon navigateur, bien plus tard, j’ai eu envie d’écrire une histoire pour peupler cette image. Et immédiatement renoncé à cette idée. Je n’aime pas me mêler des univers des autres et je n’aimerais pas qu’on viennent mettre les pieds dans l’un des miens.
Mais les idées sont comme les graines ; une fois semées, elles ont tendance à pousser même lorsqu’on refuse de s’en occuper.
Quelques semaines plus tard je rêvais avec une amie d’un projet commun de roman. L’idée était d’exploiter les souvenirs d’un membre de sa famille qui avait été photographe dans une maison close mâtinés d’une histoire de vendetta qui me trottait dans la tête.
Nous en parlions, et je ne pouvais m’empêcher d’imaginer chaque scène dans une cité souterraine.
Le projet de roman n’a pas eu de suite, et je suis resté avec mes idées et ma cité souterraine.
Alors, j’ai téléchargé scrivener, un logiciel qui a ses défauts (et un prix) mais qui sait faire gagner un temps fou lors de la rédaction d’un texte de taille conséquente, et je me suis lancé dans la rédaction de la nouvelle qui suit.
Le premier chapitre est après la césure.
La suite est en téléchargement (en pdf) à la fin de l’article.
J’espère que ça vous plaira 😉
[Cette histoire a été écrite et livrée avec un peu de retard pour l’Inspiration Part II ; une initiative de MisteraiR basée sur une idée originale de Gëist]
Dans les ténèbres, la voix douce et calme de l’homme sonne comme celle d’un chirurgien.
Sylvain sent sa nuque endolorie se contracter instinctivement entre les épaules.
Puis vient cette sensation neutre d’une main gantée qui relève sa manche, lentement, par des gestes maîtrisés où suinte l’habitude.
« Détendez-vous » lui précise l’homme, « ça passera plus vite si vous vous détendez ».
La sensation froide est si brève et localisée que le jeune homme pense un instant l’avoir rêvée.
Déjà la toxine se répand à toute vitesse dans son système nerveux.
En quelques instants, son corps n’est plus qu’un tremblement qui annihile toute pensée.
Bientôt c’est une nuée d’abeille bourdonne et fait vibrer la moindre chair.
Aveuglé par un bandeau, Sylvain ressent plus intensément chaque sensation tactile.
Quant aux sons, il paraissent déjà bien loin.
Les sangles trop serrées tracent des entailles arrondies le long de ses poignets.
Puis sa tête est projetée en arrière dans un bruit de phalanges qui craquent.
Un goût de sang s’insinue dans le moindre recoin de sa bouche.
Quant à cet éclat de dent qui roule entre sa langue et son palais ; il pourrait passer pour un fragment de cacahuète s’il n’était pas aussi tranchant.
La voix de l’inconnu n’a plus rien de calme à présent.
C’est dans l’explosion d’un cri qu’elle lui intime de révéler le code d’activation du Ghost.
L’espace d’un instant, il ne semble plus rien rester au monde que cette voix et cet ordre.
Pour toute réponse, le jeune homme ouvre la bouche et commence à annoner ses nom et grade
Sylvain Claus, Capitaine ; ils ne sauront rien d’autre ; il n’y a rien d’autre à savoir.
Nouveau bruit de phalange, cette fois, c’est une de ses côtes qui vient de céder.
Des lumières rouges dansent dans le noir de son imagination.
Le temps est aboli.
Plus rien ne semble exister que la lumière et la voix.
Les codes d’activation du Ghost…
Les codes d’activation…
Quelle ironie.
Sylvain est désormais convaincu qu’il va mourir.
La voix de chirurgien ignore tout du Ghost et de son fonctionnement.
Comment Sylvain pourrait il lui donner des codes d’activation qui n’existent pas ?
Le prototype Ghost est protégé par une double sécurité, il ne démarre que sur ordre de l’ordinateur central, mais seulement après avoir authentifié l’ADN de son pilote.
Or cet ordre, l’ordinateur central ne l’enverra jamais à un prototype qui doit déjà avoir été répertorié comme disparu ou volé.
Lorsqu’une autre de ses côtesvole en éclat Sylvain a déjà perdu tout espoir.
Il n’y a plus rien d’autre a faire que d’accepter la mort et l’attendre.
Relâchement soudain de l’âme ; comme soulagée par la pensée de la mort.
Les coups semblent s’éloigner.
Ses os se brisent, sa chair est déchirée et pourtant la douleur s’estompe.
La voix de l’inconnu n’a bientôt plus d’importance, elle n’est plus que l’écho sourd d’une autre réalité.
Sylvain Claus n’est déjà plus dans la pièce.
Il est un pilote en plein vol.
Les commandes crépitent autour de lui, dans ce cockpit familier qui est son vrai foyer.
Les mains fermentent serrées sur les commandes il entame un léger virage à gauche.
Quelque chose manque cependant.
Pas question de naviguer aux instruments. Pas pour un dernier vol.
Sylvain effleure une commande et le cockpit semble s’effacer.
La voilà la magie du Ghost ; une multitude de projecteurs holographiques capables de générer dans le même temps l’illusion d’une cabine translucide à l’intérieur et de dissimuler parfaitement l’appareil des regards au dehors.
Le pilote ramène les commandes vers lui et la bulle du champ deflectique se forme autour de l’appareil qui se fige en plein vol.
Les nuages tout autour sont pareils à une épaisse brume matinale. Au loin se découpent les crêtes de la montagne Tengor.
D’un mouvement des deux poignets Sylvain fait pivoter la bulle autour de l’appareil qui est soudainement saisi d’une violente poussée.
Atteindre le monastère d’Arkol qui domine les montagnes prend bien moins qu’un instant.
Sylvain esquisse un sourire alors qu’il le dépasse et s’enfonce dans les gorges du Soupir.
Gauche, droite, et puis droite encore, Sylvain enchaîne les virages avec une douceur et une aisance que seuls peuvent expliquer les vapeurs cotonneuses qui se sont emparées de son esprit.
De nouveau le temps s’étire.
Bientôt il n’y a plus de Sylvain que le plaisir infini de l’homme qui navigue en plein ciel.
Puis c’est le jour, soudain et inattendu.
Sylvain perçoit des murs blancs immaculés par delà l’éblouissement.
Puis la vue de ses poignets lui rappelle l’horreur de la situation.
Le pilote est saisi d’un frisson, presqu’aussitôt chassé par le visage ami du Général Craw.
Deux corps inanimés reposent à terre comme réduits à néant, l’un porte porte une blouse de chirurgien.
Sylvain les regarde, docile, mais semble ne pas les voir. Sauvé mais déjà un peu mort.
Deux soldats revêtus d’un uniforme identique à celui de Sylvain l’aident à se relever, mais il chancelle aussitôt.
Alors que Craw ses hommes marchent et s’avancent vers la sortie Sylvain plane en silence au dessus de la brume et des montagnes Tengor. Il vole.
Le moins que l’on puisse dire c’est que Julien ne s’attendait pas à cet E-mail au titre transparent :
Aline Dricourt vous a ajouté(e) comme ami(e) sur Facebook Nous devons confirmer que vous connaissez Amélie pour que vous puissiez être amis sur Facebook.Pour confirmer cette demande d’ajout à un groupe d’amis, cliquez sur le lien suivant : http://www.facebook.com/n/?reqs.php Merci, L’équipe Facebook
A sa lecture, le jeune homme eut le plus grand mal à réprimer un petit cri de surprise. Une émotion susceptible de justifier enfin son inscription à ce réseau social auquel il peinait à trouver le moindre intérêt.
Pourtant, Julien attendit un instant avant de suivre le lien.
Déjà les images se pressaient dans son esprit avec une fraicheur insoupçonnée.
Il n’avait pas revu Aline depuis la fin de l’année de quatrième, elle avait déménagé alors que lui restait seul avec un béguin mélancolique inavoué.
Julien gardait de ces années des impressions mêlées.
Le visage d’Aline ne l’avait pas quittait, il lui revenait avec une netteté somme toute assez naturelle. D’ailleurs, le contraire eut été étonnant à considérer le temps qu’il avait passé à le regarder
Il se revoyait rougissant, mal dégrossi et empêtré dans ce désir déjà sexué mais pas vraiment sexuel qui est le propre des garçons de treize ans.
Entretemps, Julien avait peu à peu appris que l’amour était tout autre chose que l’idolatrie d’une prétendue pureté qui n’a pas plus d’interet que d’existence;