Ciné

Un conte de Noel

Ça commence comme un conte pour enfant, avec des silhouette sur fond de théâtre de guignol avec la voix chaude d’un narrateur qui nous fait entrer dans une quasi hypnose. Les personnages eux-mêmes ont des noms tout droit sortis d’une histoire. Abel, Junon, jusqu’au patronyme Dedalus que James Joyce aurait eu le plus grand mal à renier.

Très vite cependant, l’histoire bascule dans le réel le plus froid, le plus dur.
« Un conte de Noël » est un film choral, attachant et émouvant dans lequel -c’est la loi du genre- les trames se croisent sans vraiment que se détache une histoire univoque.
Pour raconter ses personnages, Arnaud Depleschin a choisi un cadre original, celui d’une famille qui se retrouve et tente l’espace de quelques jours de panser les blessures d’une brouille de six ans entre une sœur et un frère laquelle a abouti à l’éviction de ce dernier.

Le résultat, c’est bien sûr une galerie de portraits attachants où chacun pourra retrouver les lâchetés, les jalousies et les ressentiments qui sont le lot commun de bien des familles.
Le film n’est pas exempt de défauts (la scène du tribunal de commerce est tout bonnement absurde) mais un casting de luxe et des dialogues taillés au laser suffisent à faire oublier quelques longueurs et autres imprécisions.
En somme, voila un petit bijou de finesse et d’intelligence dont il serait bien dommage de se priver.

Mot du jour

Mot du jour : futurition


Alors là, le mot du jour si je l’avais croisé dans un texte par hasard j’aurais cru à un barbarisme.
Mais non ; d’après mon dico il est rigoureusement authentique.

Futurition : nom féminin ; qualité d’un chose en tant que future

Avouez que ça va plutôt bien avec le billet précédent !

chaine, et hop

En 2050, moi aussi j’aurai plus de 60 ans…

Pour répondre aux injonctions de Lousia, je participe et j’aide à lancer une petite chaine.
Le principe est tout simple, il suffit d’essayer de répondre à la question suivante : « votre 2050 à vous, il ressemblera à quoi ? « 
Je profite de l’occasion pour tagger Geoffrey,
et en ce qui me concerne, voila ma réponse :

La douce lumière du matin vient chatouiller mes paupières endolories. j’ouvre péniblement un œil et le referme aussitôt.
Quelle différence d’ailleurs ? Mes yeux, qui n’ont jamais vraiment pu se passer de lunettes ne discernent presque plus rien sans elles. Certes je pourrais me faire opérer, mais je n’ai jamais aimé les médecins.
Machinalement, je me traine jusqu’au vieux fauteuil à coté de la bibliothèque. Mes lunettes chaussées, je reprends la lecture de “Cafard Plaza”, le dernier livre de Brett Easton Ellis, arrêtée tard hier soir. Une note manuscrite sur la deuxième page arrête un instant mon regard. “acheté le 4.04.2023″. Déjà…
Tout est calme encore dans la maison. Il est cinq heures à la pendule ; Célia ne s’éveillera que dans deux heures.
Comme chaque matin, je pense à mes dossiers. Le procès Martin, qui s’est déroulé hier par visioconférence s’est sacrément mal passé. Pauvre gars… Quand j’y réfléchis, je regrette le temps où je me rendais encore au tribunal. Non, en fait, je regrette le temps où il y avait encore des tribunaux…
D’un saut, le chat vient se lover sur mes genoux. De la tête il tente de chasser mon livre. Attendri, je lui souris sans trop m’en rendre compte.
C’est décidé je n’irai pas travailler aujourd’hui. Nous sommes le 6 aout 2050. J’ai 68 ans aujourd’hui.