et hop, festivalsons, reverie

La liberté du diabolo

Elle reste en arrière plan, comme à l’arrière d’une photo, immobile alors qu’il sourit, seul au cœur du demi-cercle.
Elle a les yeux qui brillent lorsque la musique démarre, si elle avait quelques années de plus elle pourrait reconnaitre sans peine un morceau de Queen bien connu.
Sauf qu’à l’instant, cette chanson qui ne lui dit rien n’est que la bande son d’un spectacle merveilleux, le sien ; ou presque. 
Sa tête va de gauche et de droite, alors qu’il entame ses premiers mouvements. 
Le diabolo court le long de la courte corde, s’excite puis s’envole aussitôt. 
Elle lève la tête au ciel pour suivre le cylindre rouge de cet œil agile qui devine par avance la course de sa proie. 
Puis sans attendre, elle laisse rouler au sol un second diabolo avant de le laisser s’élancer à son tour et devenir un très libre petit point jaune au beau milieu du ciel.
festivalsons

Pièces détachées – OuLiPo

Le festival d’Avignon se finit vendredi.
Plutôt que d’encombrer mon flikr d’inutiles photos de vacances qui ne vous disent rien je ferais mieux de mettre ces derniers jours à profit pour faire partager à ceux qui sont dans le coin mes trouvailles théâtrales de derniers jours, et allécher au passage les parisiens parmi vous juste avant que les troupes ne regagnent la capitale.
Mon dernier coup de coeur s’appelle « Pièces détachées Ou-Li-Po », et à vrai dire il n’est pas récent à proprement parler , d’ailleurs il a triomphé un peu partout.  



Ne venez pas ici chercher une pièce construite avec un histoire cohérente. 

Il s’agit en réalité d’une compilation de textes écrits ou inspirés par l’OULIPO ; l’ouvroir de littérature potentielle création de Queneau et Le Lionnet. 
L’OULIPO est peut être un concept qui vous est familier (qui sait ? vous avez peut être eu la chance, comme moi de présenter Les Fleurs Bleues au bac L en 2000 ?). 
Sinon, ne vous embêtez pas de concepts compliqués, foncez découvrir une pièce désopilante d’un bout à l’autre, servie par un texte aussi technique que jubilatoire…

Et profitez aussi d’une mise en scène, comment dire ?
Tranchée ? 

festivalsons, la classe

Amooore [theatre]

Ceux d’entre vous qui sont déjà venus au Festival d’Avignon le savent ; le Off est un joyeux embrouillamini au milieu duquel on peine bien souvent à discerner les perles au milieu d’un Océan de pièces de boulevard écrites à la chaine sujet des amours malheureuses de trentenaires désabusées. 
Pourtant chaque année on se rappelle avec émotion un spectacle dont on n’attendait pas grand chose mais qui a sut faire mouche. 

En ce qui me concerne Amooore est de ceux là. 

Amooore ! est un spectacle un peu à part, selon l’affiche il s’agit meme d’un « spectacle d’objets et de marionnettes érotiques pour adultes vaccinées ».
Tout un programme.
Mais c’est surtout la présence d’Elisabetta Potasso, séductrice d’un bout à l’autre, quoi qu’elle fasse dans son rôle d’italienne amoureuse et déprimée. 
La jeune femme déploie une énergie communicative, emmène un texte tout à la fois ciselé et inventif, met en scène des objets inattendus [vraiment inattendus] et des marionnettes hystériques.

Si l’idée d’un spectacle sur la sexualité féminine ne vous déplait pas vous feriez bien mieux d’aller voir jouer l’authentique bout de talent qu’est Elisabetta Potasso plutôt que de rabâcher une dixième fois les monologues du vagin. 
Mon coup de cœur de l’année… Mais le festival n’est pas fini.

Et pour vous faire une idée :