en passant

Un poids, deux mesures.

L’autre jour, alors qu’un de mes interlocuteurs se plaignait que l’on »fasse de poids deux mesures », son voisin lui a répondu que c’était une expression bien étrange. 
Parce que faire deux mesures différentes pour deux poids différents c’est on ne peut plus normal.
Non ? 
 
J’ai souri au trait d’esprit et suis passé à autre chose.
Et bien sûr j’ai fini par m’agacer de ne pas avoir de réponse à ce problème logique apparent.
Alors j’ai fait la recherche.
 
Je soupçonnais que l’expression était en réalité contre-intuitive, dans sa phonétique, à la manière de l’expression « au temps pour moi« .
 Et je n’ai pas été déçu lorsque j’ai réalisé que l’expression trouvait (comme tant d’autres) son origine dans l’ancien testament (et plus exactement dans le deutéronome
 
Début de l’aparté.
 
Mais avant toute chose, petite précision de vocabulaire issue du littré :
l' »Epha »  :est la mesure des grains chez les Hébreux valant 18 litres, 08.
 
Mandela. (fin de l’apartheid)
 
Deutéronome 25 :

« Tu n’auras point dans ton sac deux sortes de poids, un gros et un petit.
Tu n’auras point dans ta maison deux sortes d’épha, un grand et un petit.
Tu auras un poids exact et juste, tu auras un épha exact et juste, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne. 

Car quiconque fait ces choses, quiconque commet une iniquité, est en abomination à l’Éternel, ton Dieu. »

 
Vérification faite, l’expression « faire deux poids deux mesures » semble donc correspondre à un emploi incorrect.
Il me semble plus approprié de dire « il y a deux poids, deux mesures » ou « on utilise deux poids ou deux mesures ».
 
Même si au quotidien il sera nettement plus simple de faire une mesure à la fois, pour faire « bonne mesure ». 

 

Laisser un commentaire