brèves

Secret defense

Lorsque deux évènements se font écho à ce point je ne peux m’empêcher d’y voir quelque chose de signifiant,
particulièrement lorsqu’ils s’opposent à ce point. 

Prenez ce communiqué de Robert Gibbs, porte parole de Barck Obama reprit dans Le monde ce matin :

[Barack Obama] a  donc décidé de commencer par suspendre le système judiciaire mis en place en 2006 par l’administration Bush pour juger les détenus de Guantanamo poursuivis pour crimes de guerre.
La nouvelle administration a aussi annoncé la suspension de quasiment toutes les réglementations laissées par l’administration Bush et pas encore entrées en vigueur, le temps qu’elles soient réexaminées. Rahm Emanuel, qui dirige le cabinet de M. Obama, a signé mardi après-midi « un mémoire adressé à toutes les agences et tous les départements [de l’administration] pour stopper toutes les réglementations en suspens jusqu’à ce que l’administration Obama ait pu en réexaminer les aspects politiques et juridiques » [source]

Rien de surprenant à la vérité. La fermeture de Guantanamo et des prisons secrètes du gouvernement étaient l’une des promesses de campagne les plus symboliques du nouveau président américain.
Or gel des procédures en cours et de certaines règlementations attentatoires aux libertés mises en place par l’ancien président sont des préalables nécessaires pour que ces promesses soient tenues. 

Pourtant, le caractère symbolique de cette mesure est à mes yeux particulièrement important. 
Elle illustre notamment la volonté de changement qu’a majoritairement manifesté le peuple américain avec l’éléction de Barack Obama après huit d’une politique politique sécuritaire. 
Incontestablement les états-unis d’ajourd’hui ne sont plus ce pays qui après le 11.09.2001 était pret à renoncer à un certain nombre de liberté publiques en échange de la promesse de plus de sécurité. 

Il me semble au contraire que la France d’ajourd’hui est une situation inverse.
C’est précisément sur la question de la sécurité que notre Président de la république a été élu.
C’est en grande partie autour de cette idée que gravite sa politique dans de nombreux domaines. 
Il n’est pas bien étonnant dasn ces conditions d’apprendre dans le Monde du meme jour que notre gouvernement fait l’exact opposé de ce que met en place le Président Américain :
Cédant à une vieille revendication du renseignement, le gouvernement a discrètement introduit dans le projet de loi de programmation sur la sécurité intérieure, la Lopsi, un article protecteur pour les espions, agents secrets et infiltrés, voire pour leurs « indics ».

Ce statut pour les hommes de l’ombre complète un autre volet, placé, lui, dans la future loi de programmation militaire, sur les lieux secret-défense dont l’accès deviendra quasi impossible aux juges. Après la réforme du renseignement policier, puis la nomination de Bernard Bajolet comme coordinateur du renseignement auprès de Nicolas Sarkozy, c’est une nouvelle étape. Mais ni l’Elysée ni le gouvernement n’ont souhaité présenter un projet de loi spécifique, estimant que « l’opinion publique n’y est pas prête ». [source]

Alors que les américains ferment ces prisons où les droits de l’homme et les lois américaines étaient déniés aux prisonniers notre pays met en place des lieux secrets défense dont l’accès sera refusé à la justice. 
En voila un bel euphémisme…  
 [photo]

Lorsqu’ils étaient américains, l’existence de ces « lieux secrets » avait soulevé une indignation quasi unanime au sein de la population Francaise. 
Une indignation telle que l’on croyait la chose impossible en France.  
Mais il faut croire que depuis, notre pays aussi a changé.

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