à vif, festivalsons, reverie

Mes pas dans ceux de la foule…

Il y a cette odeur mêlée de crasse de nourriture et de sueur qui semble vouloir s’infiltrer dans tout mon être. Et cette foule qui a envahi les rues et ne cesse depuis de ralentir mon pas. Ces tracts déchirés aussi qui jonchent le bitume et se collent à mes semelles.

Il est dix neuf heures trente à l’horloge de la gare d’Avignon, je viens de descendre de mon train. Je passe lentement ma main légèrement moite sur ma nuque endolorie par une journée de stress et de sollicitations incessantes. Et je les regarde ; ils portent tous des costumes. Oui tous, qu’ils soient acteur acteur sous une cape et un chapeau à plume ou festivalier en sandale et bermuda ils portent tous sur eux le signe distinctif de celui qui participe à cet événement d’ampleur qu’est le festival d’Avignon. Et puisqu’ils portent tous un costume sauf moi, forcément, j’ai l’impression que c’est moi en fait qui porte le déguisement. Car je porte un costume en effet, celui trop classique qui caractérise l’homme qui sort du bureau et qui ce soir, au contraire des autres jours, m’isole de cette foule qui ne pense qu’au théâtre.

Des yeux verts engloutissent mon regard un instant trop infime, déjà par un travelling arrière brutal la foule réapparaît autour de moi. La propriétaire des yeux me tend un tract que je mets machinalement dans ma sacoche. Il ira bientôt rejoindre ceux que j’ai laissé sur le guéridon dans l’entrée et que je ne lirai probablement pas.

J’arrête ma marche un instant.
Il y a de la musique tout près.
Et des gens qui dansent aussi.
C’est beau une ville qui ne pense qu’au théâtre.
J’aurais vraiment dû poser mes congés cette semaine…

 
 

(quelques tracts -divers-collectés ça et là)

Le programme du « off » c’est par . Ça se lit avec gourmandise souvent. Avec étonnement aussi.
Et un peu de frustration parfois.

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