reverie

Dans mes pensées encore brumeuses

C’est étrange cette sensation que mon corps fonctionne à une vitesse plus lente que mon esprit. Tout aussi étrange en fait que cette incapacité à m’extirper sans douleur de cette couverture qui s’est enroulée autour de me pieds endoloris.
Il y a une vague odeur de cigarette sur ma peau et une douce chaleur qui me vient de la fenêtre ; on approche certainement des environs de dix heures. C’est une heure fort tardive pour moi qui n’ai jamais considéré le sommeil comme chose essentielle. Il y a cependant à parier que personne d’autre ne se réveillera dans la maison avant au moins treize heures.


Si j’en avais la force, j’irai écrire trois mots. La chose cependant parait assez ardue si l’on considère cette douleur qui me presse les tempes à chaque mouvement de mon crane trop lisse.
Il faudrait probablement aussi que j’aille me faire un café, mais en fait j’hésite à me lever. Les contours de la pièce me paraissent encore vagues et les lumières trop vives.
Tiens… L’ordinateur est resté sur la table à ma gauche. C’est bien alors, je n’aurai pas me lever.

Hier soir, il est assez probable que j’aie forcé sur la téquila.

reverie

Humeur matinale

Ce matin, il y avait quelque chose des quais de seine dans cette petite pluie fine des bords du Rhône qui glissait doucement le long de ma nuque encore engourdie du sommeil de la nuit.

J’aurais probablement pu rester au lit faute d’obligation matinale, mais il y avait comme un appel dans les dernières lueurs des néons de la rue. Le calme insolent des trottoirs désertés sonnait comme dans un rêve par les impressions vaporeuses qui peu à peu guidaient mes pas faute de destination.

Je suis rentré alors que la boulangerie voisine allumait son enseigne.
Ce matin ; mon croissant avait un gout bien doux.

reverie

Mélodie des trains

Rêver si loin au rythme des trains du temps qui passent
Bercé par ce cahot qui vieillit et qui lasse,
Je fredonne sans fin, ces vieux airs s’entrelacent ;
Des mélodies que seul l’ennui parfois surpasse

Portez-moi souvenirs, chassez ma lassitude!
Redonnez à ma vie le lustre et l’amplitude,
Que lui ont dérobés la peur et l’habitude.
Déesses guidez mes pas, mon cœur, ma mâlitude.

Les souvenirs s’éloignent les impressions s’estompent.
Déjà je ne sais plus, ma mémoire me trompe,
J’avais un sentiment, larmes et temps le corrompent.
Ramassons notre fil avant qu’il ne se rompe.

Ca y est je t’aperçois, ma Roxane d’antan.
Et puis je me rappelle les sentiments d’avant.
Tu me disais alors, « chaque chose en son temps ».
Nous nous en sommes allés, moi seul le cœur battant.