Pour un peu, pareille info passerait inaperçue. Après tout, il ne passe pas un jour sans que des militants anti-nucléaire publient peu ou prou la même chose. C’est d’ailleurs l’un d’entre eux qui a fait sortir la fameuse information : il s’appelle Stéphane Lhomme et occupe le poste de porte-parole du réseau « Sortir du nucléaire ».
Ce qui distingue cet événement, ce sont ses conséquences, pour le coup peu banales et relatées dans une dépêche publiée ce matin par l’agence Reuters.
Stéphane Lhomme donc ;« a été mis en garde à vue durant dix heures après avoir diffusé un rapport classé confidentiel défense émanant d’EDF, puis remis en liberté mardi soir ». Ce qui distingue ce rapport, c’est donc son auteur… Continuons. « La DST recherche la source d’une fuite sur la sécurité de l’EPR » .
Ah, car c’est dans les locaux de la Direction de la surveillance du territoire qu’il a été placé en garde à vue… Ça doit être sérieux alors, je vais lire quelques lignes de plus :
« Le rapport indique que le réacteur de type EPR en construction à Flamanville, dans la Manche, est vulnérable aux attaques aériennes. Le lendemain de cette intervention, « Sortir du nucléaire » avait publié une copie de ce document sur son site internet ».
« La DST cherche à savoir comment Stéphane Lhomme s’est procuré cette étude, dont une copie a été saisie le 16 mai 2006 lors d’une perquisition au domicile du militant anti-nucléaire ».
Ah c’est tout? Ben oui, il faut bien le reconnaître, je m’attendais à mieux. J’imaginais la DST comme nos James Bond, mieux nos Jack Bauer à nous. J’imaginais qu’ils sauvaient la France de graves menaces tous les jours et les voila qui mobilisent leurs moyens pour arrêter un type qui a révélé quoi après tout ? Qu’un bâtiment (une centrale nucléaire reste un bâtiment…) qui plus est construit à découvert, peut être bombardé par les airs?
Ah. Oui. Franchement je suis déçu.
Stéphane Lhomme risque une mise en examen pour « compromission du secret de la défense nationale », il s’agit un délit passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende.
Je crois que je vais rentrer me coucher.